ALTAIR
Altaïr est un pur sang lusitanien, né le 12 avril 2004. Pour la petite histoire, Altaïr est arrivé à deux ans, là où je monte. Je ne l'avais jamais remarqué en faite, jusqu'à ce qu'un jour Alain me dise : tu prends Altaïr aujourd'hui. Super, un cheval qui m'est inconnu, je vais le voir avec ma mère et là tout de suite elle me fait : WOUAW ! t'es sur que c'est lui que tu vas prendre ! J'ai jamais vu un cheval aussi beau !
Je commence à le préparer, il avait dans les trois ans et trois quard, sortit du débourrage il y a peu. Je vais dans le manège avec, bien sur il est entier, mais on a l'habitude d'eux, je me suis donc pas méfié. Bref, une grosse catastrophe arrivé dans le manège, en faite, il n'a aucun respect, veut attaquer TOUT les chevaux, et sauter TOUTES les juments. Hum.
Je ne me souviens plus du cours, juste d'un moment où, sur le cercle avec un cheval gris, je n'arrive plus à le gérer. Vraiment c'était à deux doigts de partir en live, j'commençais à flipper, et du coup, j'vais m'arrêter devant Alain qui me donnait le cours pour lui dire : il faut que tu le tienne, c'est plus faisable.
Je me fais recevoir par sa douce et agréable voix : SI TU RESTES EN FACE DE MOI AVEC CE CHEVAL ET QU'IL ME TIRE UNE JAMBETTE, JE LUI MET UNE CLAQUE ET T'ES PAR TERRE.
Hum, tellement eu peur que j'ai finit mon cours ainsi...
Voyant Lucie, qui montait le cheval gris qui était sur le même cercle de moi, après le cours, elle me dit : t'as super bien géré, celle qui l'a monté hier s'est faite vidée.
Pas besoin de vous expliquer que chaque fois que je devais le monter, j'avais la boule au ventre. Puisque j'avais encore eu une mésaventure avec en le passant dans les couloirs. En faite, si on était seul dans le manège, c'était un ange. Ce que je me rends compte maintenant, qu'il était complètement ailleurs, mais au moins ne posait pas de problème. Mais avec d'autre, aie aie aie.
En faite, il a tout de l'étalon bien dominant, ce qu'il restera. La décision est prise, il va se faire castrer. C'est pas du luxe avec lui, vu qu'il aura au final sauté une ponette de club, plusieurs autre tentatives. S'il aurait été bossé et gérer que par un pro, ça aurait été, mais là, ça ne va pas. De plus, à force de faire des bêtises, il se prenait plus de claque que de caresse et ça, c'est le pire. Les gens en avaient peur, du coup s'il fallait punir, la peur qu'il y avait dans leur geste n'a pas aidé. Il s'est refermé, en faite il est simplement "parti". Il y avait son corps et bien loin, il y avait son âme. Pour vous dire, à la monte, impossible à mettre en avant sauf si on monte en éperon, mais est-ce le but ? Et puis, de toute façon, il était parfait techniquement, mais dans la tête, il n'était pas là, meme pas qu'il avait pas envie, juste pas là du tout.
Une amie qui monte depuis 20 ans environ, qui touche vraiment l'a monté une fois et m'a dit : c'est dingue, c'est même pas que t'as l'impression de l'emmer****, c'est pire, il s'en fiche complètement.
Donc, il a été castré, à savoir que depuis le début de tout ça, il était monté en gros, par 6 cavaliers différents, et ne travaillait pas plus qu'une heure par jour. Donc il a été castré, il a perdu le peu de muscle qu'il avait à l'encolure, et puis il a fait la saucisse au pré => boiteu un bon moment. En faite, j'en ai pas entendu reparler avant longtemps XD. Jusqu'au jour où, Alain me dise à nouveau : tu prends Altaïr.
Hum, j'suis sceptique, s'il a pas changé, ça va être le caca, et effectivement, fraichement castré, il n'a pas changé.
Je le monte parfois. Puis un jour alors que je le douchais et l'ai emmené brouté à la main, mon père le voix, le caresse, l'approche. Et pour lui ça a été le coup de foudre.
Même pas deux mois plus tard, je devais propriétaire d'Altaïr. Cette histoire qui n'avait rien d'un compte de fée est devenue la plus belle histoire de ma vie je crois.
C'est là que tout à changé, pour lui et moi. Moi, je ne voulais plus m'attacher avant d'avoir un cheval à moi, j'en avais trop vu mourir, partir. Et là, c'était Mon Occasion. Je pouvais tout lui donner. C'était dur, qui aurait parié sur un cheval pareil ? qui ne se tournait même pas lorsqu'on entrait dans le box. Oh non, il ne vous aurait jamais chouté ou mordu, il vous ignorait tout bonnement.
Et pour lui, ça a juste marqué le début de sa vie, si je puis dire. ça a été long, mais au final pas tant que ça, c'est enfin devenu un cheval, il est devenu vivant ! Il avait ce qu'il avait besoin, de l'amour plus que tout.
Je pourrais encore vous raconter les deux semaines de boiteries, juste horrible où, devant le marcher à la main il me sautait dessus quand il voulait me pincer car il s'ennuyait et que je le punissais.
Mais tout ça est passé et n'a plus de valeur. Maintenant, c'est de ce beau et brâve cheval donc je veux vous parler.
Ce n'est plus le même, je n'ai jamais vu cheval aussi calin, il aime qu'on le gratouille, qu'on s'occupe de lui, à la monte, on pourrait le monter deux heures sans l'ennuyer, il ne pense plus aux juments et s'il est resté dominant, ne saute plus sur les autres chevaux.
Et puis, tant de belles expériences, j'ai pu le monter avec une simple corde autour de l'encolure. Des galops dans la neige à fond. Un apprentissage de vie et, je pense pouvoir le dire, pas uniquement pour moi.
Lui aussi à pu avoir la vie qu'il méritait et moi, une vie que je ne méritais peut-être pas, mais auquel j'ai le droit aussi
Voilà en gros notre début d'histoire, enfin, en gros, car j'en aurais des choses à raconter...
[Text écrit il y a plusieurs mois déjà ]
De vieilles photos, et en voici quelques une de plus récentes